Elon Musk à la barre pour se défendre d’accusations de fraude


Croquis d’Elon Musk à la cour fédérale de San Francisco, le 20 janvier 2023

Elon Musk s’est présenté vendredi 20 janvier à la cour fédérale de San Francisco lors d’un procès où il est accusé de fraude par des investisseurs pour avoir tweeté, il y a plus de quatre ans, qu’il comptait sortir Tesla de la Bourse.

Costume sombre, chemise blanche et cravate, il a défendu pendant une demi-heure sa façon de communiquer sur Twitter et ses accomplissements à la tête du groupe automobile. Son témoignage doit se poursuivre lundi.

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Elon Musk avait créé la stupeur le 7 août 2018 en affirmant qu’il voulait retirer son groupe de la Bourse au prix de 420 dollars par action, puisque le financement était « sécurisé ».

Le titre de Tesla avait bondi jusqu’à 386,48 dollars juste après. Le 16 août, il était redescendu à 335,45 dollars, selon les chiffres indiqués au jury mardi par le juge Edward Chen, loin des 420 dollars par action évoqué par Musk.

« Elon Musk a menti, et ses mensonges ont fait perdre des millions de dollars à des personnes », a lancé mercredi Nicholas Porritt, avocat des plaignants rassemblés dans une action collective.

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« Ils veulent que Tesla meure »

Ces spéculations à la baisse « devraient être illégales », a assené de son côté M. Musk, interrogé par M. Porritt à propos de son opinion concernant ce type d’investisseurs.

« Ce sont des mauvaises personnes qui volent l’argent des petits investisseurs. Ils veulent que Tesla meure et ils sont prêts à tout pour tuer des entreprises, c’est maléfique », a-t-il continué à l’intention du jury.

Son avocat Alexander Spiro avait assuré mercredi qu’Elon Musk avait bien l’intention de sortir Tesla de la Bourse et ne doutait pas de ses capacités de financement, grâce à des assurances du fonds souverain saoudien. Le tweet a été rédigé « de façon précipitée », le choix des mots était « imprudent », mais « ce n’est pas une fraude », a-t-il martelé.

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Vendredi, l’avocat des plaignants a cherché à montrer que le PDG de Tesla et son entourage avaient bien conscience des conséquences de sa volubilité débridée sur Twitter.

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Il a évoqué un de ses tweets de juillet 2018, quand il avait traité de « mec pédo » un spéléologue britannique qui l’avait critiqué.

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« Avez-vous fait une pause sur Twitter ? », a demandé M. Porritt, faisant référence aux conseils en ce sens d’un haut responsable de Tesla et d’un investisseur.

« Je ne pense pas », a répondu le milliardaire.

« Faux et trompeur »

Le procès doit durer trois semaines. Dans une précédente décision liée à cette affaire, un juge avait estimé que le fameux tweet de 2018 pouvait être considéré comme « faux et trompeur ».

Le constructeur avait rapidement abandonné l’idée de sortir de la cote. Mais le gendarme boursier américain, la SEC, estimant que M.Musk n’avait pas apporté la preuve de son financement, lui avait imposé de céder la présidence du conseil d’administration de Tesla et de payer une amende de 20 millions de dollars.

Il avait exigé par la suite que ses tweets directement liés à l’activité de Tesla soient pré-approuvés par un juriste compétent

« Elon Musk voit ce procès comme un moyen de faire réexaminer cette décision de la SEC », a commenté Josh White, ancien économiste de l’agence fédérale. « Il pense qu’il n’a rien fait de mal et qu’il a le droit de dire ce qu’il veut sur Twitter. »

Le Monde avec AFP



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